L’un des principes de la santé intégrative consiste à considérer, avec la participation active du patient, les meilleurs soins et services offerts par les systèmes de santé dits « occidentaux scientifiques », en combinaison avec les approches plus traditionnelles communément appelées « approches complémentaires en santé- ACS » ou « approches de médecine complémentaire et alternative - CAM ».
Elle permettrait de prodiguer des soins plus adéquats aux patients tout en allégeant les dépenses de santé publique.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique d’ailleurs: « […] les patients dont le médecin généraliste a reçu une formation supplémentaire en médecine complémentaire et parallèle affichent des dépenses de santé et un taux de mortalité plus faible. Cette réduction des coûts est due à des hospitalisations et à des prescriptions de médicaments moins nombreuses ».
Ces constats sont présentés dans la Stratégie de l’OMS pour la médecine traditionnelle pour 2014-2023 dont les trois grands axes sont :
Les usagers réclament aussi l’accès à la santé intégrative au Québec avec le RQASF, en Ontario avec le PRIME. Il s’agit pour ces personnes d’être véritablement partenaires de leurs soins.
Souvenons-nous qu’un jour au Québec, nous avons douté de la pratique des sages-femmes et qu’aujourd’hui cette pratique est reconnue efficace et efficiente.
Plusieurs universités de l’ouest du Canada et des États-Unis offrent des formations universitaires créditées et non-créditées en santé intégrative dont les approches complémentaires se retrouvent au cœur de cette vision contemporaine des soins et services de santé. On pensera par exemple à la prestigieuse Université Harvard ou encore à l’Université de Toronto.
Nous ne sommes plus à une époque d’opposition des approches, mais plutôt à l’ère de la complémentarité. Grâce aux études scientifiques, il est désormais possible de les considérer pour le bénéfice des populations. D’ailleurs, c’est sur la base de données probantes et de meilleures pratiques que plusieurs provinces canadiennes ont modifié leurs lois médicales afin d’élargir l’offre de services qui tient compte des approches complémentaires en santé. Pensons par exemple à la loi modifiée en Ontario.
Toujours chez nos voisins du sud, le Centre national de médecine alternative et complémentaire créée par le Département de santé et services sociaux américain a défini cinq catégories d’approches complémentaires en santé :
D’après certaines études américaines, près du 1/3 de la population américaine utilise des approches complémentaires en santé. Au Canada, selon une étude réalisée par l’Institut Fraser en 2007, c’est près du ¾ de la population canadienne qui utilise ce type d’approche. Au Québec, une étude réalisée en 2006 au sein de la population sherbrookoise a démontré que plus de 80 % des répondants de cette région utilisent ce type d’approche. Compte tenu de cette utilisation élevée au Québec et au Canada, il n’est pas étonnant que les professionnels et les intervenants de la santé et des services sociaux expriment un besoin de formation.
Un sondage réalisé auprès d’étudiants de la FEP qui sont majoritairement des professionnels de santé en exercice. Il a permis de documenter non seulement le besoin de soutenir plus adéquatement les utilisateurs, mais aussi d’offrir une formation en santé intégrative. L’une des réponses sera la tenue d’un colloque sur la santé intégrative organisé par la Faculté conjointement avec l’AGEEFEP. Il aura lieu le 10 mai prochain.