Le certificat d’intervention auprès des jeunes : fondements et pratiques de la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal est conçu pour former un corps professionnel capable d’agir efficacement auprès des jeunes, en particulier ceux confrontés à des défis sociaux, éducatifs, psychologiques ou comportementaux. Ce programme permet d’acquérir à la fois des connaissances théoriques et des compétences pratiques pour mieux comprendre les réalités des jeunes et intervenir de manière adaptée.
René-André Brisebois est l’un des chargés de cours du programme. Il enseigne actuellement le cours JES 2015Z Le phénomène des gangs, mais a également enseigné au baccalauréat en criminologie à l'Université de Montréal où il a donné plusieurs cours sur la relation d'aide, le crime organisé et l'étude du phénomène criminel. Ce professionnel de l’intervention a également œuvré auprès de la jeunesse impliquée dans des délits, au sein des gangs, dans les années 2000. Il a coordonné et développé des projets d'intervention sur la délinquance juvénile et travaille présentement au Centre d'expertise à l'Institut universitaire Jeunes en difficulté où il s’est spécialisé dans le développement de programmes de prévention et d'intervention auprès des jeunes délinquants, en mettant l’accent sur la violence et la criminalité juvénile.
Entretien avec un chargé de cours passionné, expert de l'accompagnement des jeunes en difficulté et convaincu que le certificat d'intervention auprès des jeunes est le programme clé pour mieux comprendre et agir.
Qu'est-ce qui vous a amené à suivre cette carrière ?
J'ai toujours été intéressé par la compréhension des phénomènes complexes, comme celui de la délinquance chez les jeunes. Cet intérêt pour comprendre comment des jeunes issus parfois des mêmes familles et des mêmes quartiers peuvent emprunter des trajectoires de vie différentes m'a toujours captivé. Comprendre ce qui fait la différence entre un jeune qui sera plus à risque et un autre qui sera peut-être plus protégé, c'est ce qui a nourri ma motivation initiale.
Puis, dans mon rôle d'intervenant, j'ai voulu contribuer et aider des jeunes qui n'avaient peut-être pas les mêmes chances ou opportunités dans la vie. Ce désir d'aider ces jeunes a été un moteur important pour moi. C'est aussi cette motivation qui m'a poussé vers l'enseignement, pouvoir partager ce savoir et aider d'autres intervenants et intervenantes à mieux comprendre et à aider ces jeunes à leur tour. C'est dans cette optique que j'ai choisi cette voie.
Est-ce que c'est un sujet qui vous touche particulièrement parce que vous avez fréquenté des personnes proches qui ont été dans cette situation ?
Effectivement, où j'ai grandi, dans les quartiers où j'ai vécu, il y avait des jeunes impliqués dans ce milieu-là. Grandir dans ces quartiers, voir des proches faire certains choix, emprunter certaines trajectoires, a forcément nourri mon intérêt. Moi, je n'ai pas fait ce choix, pourtant je viens des mêmes quartiers et des mêmes écoles. Cela m'a poussé à me poser des questions sur ce qui fait la différence entre un parcours et un autre. Il y a donc aussi une motivation personnelle, liée à mon expérience de vie, qui a amplifié cet intérêt.
Quelles compétences le certificat d'intervention auprès des jeunes : fondements et pratiques, permet-il d'acquérir ou de développer ?
En plus d'une meilleure compréhension des enjeux qui touchent les jeunes, le programme permet d'acquérir des compétences en intervention. Il s'adresse à toutes les personnes travaillant auprès de la jeunesse, quel que soit leur milieu : scolaire, communautaire, de la santé et des services sociaux, correctionnel, ou policier. Cela permet d'abord de mieux comprendre les problématiques auxquelles ces jeunes sont confrontés, et ensuite de savoir quelles sont les meilleures stratégies d'intervention, comment mieux prévenir certaines problématiques et intervenir de façon efficace. Les « fondements » font référence à la compréhension des phénomènes qui touchent la jeunesse, tandis que les « pratiques » désignent les stratégies concrètes que les personnes étudiantes pourront appliquer dans leur travail quotidien pour transformer des vies.
Comment les étudiants et les étudiantes sont-ils accompagnés pour mettre en œuvre les théories apprises ? Est-ce qu'il y a des stages ou des simulations d'intervention prévues dans le programme ?
Oui, ils sont bien accompagnés pour mettre en pratique leurs apprentissages. Les stages font partie intégrante de la formation. Ils leur permettent de voir concrètement comment cela se passe dans les milieux de pratique. Certains cours sont dédiés à la mise en action, pour qu’ils puissent pratiquer et se confronter à des situations réelles.
Dans mon cours, je mets en pratique les éléments théoriques que j'enseigne. Par exemple, je travaille avec eux sur la question de l'intervention auprès des jeunes, mais aussi à travers des simulations comme des tables de concertation. Lorsqu'on travaille sur des problématiques sociales comme la délinquance juvénile, il existe des milieux de concertation où divers acteurs de différents secteurs — policier, intervenant social, communautaire, santé — travaillent ensemble. Ces acteurs ont des mandats différents, mais ils doivent apprendre à collaborer pour élaborer des objectifs communs. Je prépare mes étudiants et étudiantes à cette réalité en les mettant en situation afin qu'ils comprennent les défis de travailler en équipe, avec des mandats et des perspectives parfois divergents. Cela les aide à se préparer pour leur future carrière en intervention.
En quoi un certificat comme celui-ci peut-il faire la différence pour un intervenant ou une intervenante auprès des jeunes ?
D'après les retours de nombreux étudiants et étudiantes, ce certificat est très apprécié parce qu'il permet d'avoir une formation qui est à la fois théorique et très ancrée dans la réalité du terrain. Tous les membres du corps enseignant de ce programme sont proches des milieux de pratique et connaissent les meilleures stratégies d'intervention. Les personnes qui étudient bénéficient de connaissances à jour et d'une expertise concrète, ce qui leur permet d'acquérir des compétences directement applicables dans leur travail quotidien.
C'est cette combinaison de théorie et de pratique qui fait la différence. Elles apprécient aussi le fait d'apprendre auprès de spécialistes qui ont à la fois une expertise clinique, scientifique et une connaissance du terrain. Cela leur permet d'avoir des outils concrets pour intervenir auprès des jeunes de manière plus efficace.
Est-ce que ce programme est conçu de manière à permettre aux personnes étudiantes de poursuivre vers la maîtrise ou le baccalauréat ?
Oui, il y a plusieurs profils. Certains utilisent le certificat d’intervention auprès des jeunes pour approfondir leurs connaissances dans leur domaine de travail actuel, pour parfaire leur expertise. D'autres, en revanche, l'utilisent comme tremplin pour agrémenter leur parcours et ainsi obtenir un baccalauréat par cumul, en combinant plusieurs certificats. Cela leur permet de se préparer à poursuivre vers la maîtrise, en élargissant leur champ de connaissances et leurs compétences.
Le système de cumul de certificats est très attrayant pour de nombreuses personnes, car il leur permet de construire leur propre parcours d'apprentissage et d'acquérir des compétences dans divers domaines.
Pour en connaître plus sur le certificat d’intervention auprès des jeunes : fondements et pratiques, et le baccalauréat par cumul.