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Bourse d’excellence Gérard-Fecteau : l’apothéose pour Aziz Mestiri, étudiant au certificat en journalisme multiplateforme

Aziz Mestiri ne pensait pas devenir journaliste. De la chimie à la sociologie, puis à la salle de rédaction, son parcours est aussi sinueux que riche d’enseignements. Étudiant au certificat en journalisme multiplateforme à la Faculté de l’éducation permanente (FEP) de l’Université de Montréal, il est devenu lauréat 2024 de la Bourse d’excellence Gérard-Fecteau. Une reconnaissance qui confirme que parfois, les détours mènent exactement là où il faut.

Avant d’être journaliste, Aziz Mestiri est explorateur. Sa trajectoire universitaire est à son image : atypique, mais cohérente. Après avoir grandi en Arabie saoudite, il obtient l’équivalent d’un DEC en sciences au lycée français de Djeddah. « Je me suis dirigé vers la filière scientifique dans le but de devenir un jour ingénieur », explique Aziz. En 2012, direction Montréal pour étudier la chimie, mais comme il est courant d’entendre dans le jargon sportif, la chimie entre Aziz et le baccalauréat ne prend pas. Il explore alors la criminologie, sans succès, puis s’inscrit comme étudiant libre à l’Université de Montréal. C’est au détour d’un cours de sociologie que l’étincelle se produit. Aziz se souvient : « La sociologie ressemble au journalisme, mais à des fins scientifiques, pour collecter des données en allant sur le terrain, rencontrer le monde, s’intéresser aux histoires et aux anecdotes d’autrui. »

L’ex-étudiant en chimie bifurque donc vers un baccalauréat en psychologie et sociologie à l’Université de Montréal, puis entreprend ensuite une maîtrise en sociologie. Au fil du temps, le travail de recherche est éprouvant et l’essouffle, mais il l’explique : « Ce n’est pas la sociologie en elle-même qui ne me plaisait plus, mais le travail de recherche, surtout dans ma deuxième année de maîtrise. » À l’automne 2020, il met ses études sur pause. Une pause salutaire.

Du terrain aux études : une vocation révélée

C’est en mars 2021, que la carrière d’Aziz dans le journalisme commence. Le destin s’impose par le biais d’un message transmis par un ami : un poste est à pourvoir au journal Métro. Aziz, bien que surpris, accepte le défi. Après un test convaincant, il fait ses premiers pas, plonge dans le journalisme et y découvre une discipline vivante, engagée, ancrée dans l’actualité. « Il y a vraiment une belle continuité entre la sociologie et le journalisme », rappelle-t-il. Malgré son aisance sur le terrain, Aziz n’est pas toujours à l’aise avec son nouveau statut et se remet souvent en question. « Je ressentais ce qu’on appelle communément le syndrome de l’imposteur à rentrer de cette façon dans le métier de journaliste. Alors pour gagner en confiance et me perfectionner, l’idée de m’inscrire au certificat en journalisme multiplateforme a commencé à germer. »

Il faut dire qu’Aziz a des relations qui connaissent de très près ce programme. Thomas Gerbet, un journaliste reconnu et diplômé de la FEP, avec qui Aziz partage la passion du ballon rond, lui parle souvent du certificat en journalisme multiplateforme. Aziz écoute ses conseils et s’inscrit. « Il m’a dit que ça me donnerait une longueur d’avance. Et il avait raison. » À l’automne 2022, Aziz commence donc le certificat, tout en cumulant des contrats pour divers médias. Une façon souple de rester actif tout en consolidant ses compétences.

Le certificat : confiance, rigueur et synergie

Aujourd’hui, Aziz touche au but. Il ne lui reste que trois cours à compléter. Mais l’essentiel, lui, est déjà acquis : de la confiance, du savoir-faire et une vision plus affirmée du métier. « Il y a des cours qui m’ont donné énormément confiance en moi, notamment le cours Éthique et déontologie du journalisme (JOU 3300) qui montre comment on peut réclamer des réponses à nos questions, en tant que journaliste », déclare Aziz, heureux et soulagé d’avoir accès à de tels outils.

L’expérience du terrain est très utile pour Aziz. Elle ne reste pas aux portes du campus. Elle nourrit les apprentissages, les approfondit, les rend concrets. « Dans un cours de radio, j’ai préparé un sujet sur un événement que j’avais couvert pour Nouvelles d’Ici. J’ai pu approfondir le sujet pendant ce cours. » Entre Métro, Nouvelles d’Ici, un stage au Devoir et un rôle de chef de section au journal étudiant Le Quartier Libre, Aziz se forge peu à peu une signature. « Il y a une belle synergie entre le certificat en journalisme multiplateforme et le travail. Ça se complète vraiment bien. »

Bourse d’excellence Gérard-Fecteau : un coup de projecteur pour la relève

Courant 2024, un courriel de son ancienne responsable de programme, madame Caroline Bergeron, retient l’attention d’Aziz. Les étudiantes et étudiants inscrits en journalisme sont invités à déposer leur candidature pour la Bourse d’excellence Gérard-Fecteau destinée à celles et ceux qui présentent un excellent dossier universitaire, un réel intérêt pour la politique canadienne ou québécoise, et une pratique éthique et rigoureuse du métier. Aziz hésite. Il se souvient néanmoins qu’Alexia Boyer, une amie et collègue du certificat, a été la lauréate l’année précédente. Alors, une question s’impose, directe, un peu folle peut-être : « Est-ce que je suis capable de décrocher une telle bourse ? », se souvient Aziz.

Le jeune homme veut y croire et prépare alors son dossier. Quelques semaines plus tard, le verdict tombe : Aziz est le récipiendaire. Il n’en revient pas et est empreint de reconnaissance. « Encore une fois, merci à madame Suzanne Boivin-Fecteau, merci de créer cette opportunité pour des étudiantes et étudiants de valoriser leur talent. Merci de donner l’occasion de démontrer notre valeur dans le métier de journaliste auquel on croit plus que tout. » Pour Aziz, cette reconnaissance va bien au-delà de l’aspect financier. « C’est un gage de qualité. C’est comme si on me disait : tu es sur la bonne voie. En plus j’associe mon nom à celui de Gérard-Fecteau. C’est un grand honneur de se dire qu’en quelque sorte, je fais partie de la relève. »

Celui qui se surnomme avec autodérision « le vagabond » semble enfin avoir trouvé sa route. Ou plutôt, son rythme. « Journaliste, c’est le métier idéal pour les gens qui vagabondent dans la vie, comme moi qui a mis du temps à trouver ma voie. C’est aussi le métier parfait pour celles et ceux qui ont une capacité d’analyse et de raconter des histoires. »

Longtemps à la recherche de sa voie, Aziz Mestiri a trouvé dans le journalisme un métier à la hauteur de sa curiosité et de son engagement. Grâce au certificat, il a transformé ses détours en atouts et ses expériences en compétences solides. Aujourd’hui lauréat de la Bourse d’excellence Gérard-Fecteau, il avance à son rythme et avec assurance. Plus qu’un parcours atypique, c’est désormais une vocation assumée et un avenir qu’il entend bien écrire, une histoire à la fois.

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