Moustapha Mohamed Chein voulait d’abord s’orienter vers les communications et le journalisme. Après une enfance en Mauritanie et en Côte d’Ivoire, ses deux pays d’origine, il s’installe en France pour y étudier, mais les bancs de l’école de journalisme sont pleins. Il lui faudra patienter… en faculté de droit. Il prend donc un cours de droit des obligations et là, c’est le coup de cœur. Il décide donc de relever le défi et de suivre les pas de son père, lui-même avocat. « L’envie était là, le modèle et l’admiration pour mon père aussi… mais la peur m’en empêchait. Jusqu’à ce que je tombe en amour pour le droit. C’est dans ce cours de droit des obligations que j’ai compris que je serais avocat. » se confie-t-il. Ce féru de litige, d’arbitrage et de commerce international prendra aussi le temps, en parallèle de ses études, de créer une association pour le droit des affaires des pays arabes ou un groupe de réflexion sur la médiation et l’arbitrage international dans le cadre de sa thèse de doctorat sur le droit du commerce international.
Moustapha aime aussi l’aventure et la découverte. En 2019, il décide, avec son épouse, de tenter sa chance au Canada, d’abord en Ontario, puis au Québec pour pouvoir étudier à la FEP qui lui permet d’acquérir une équivalence de son diplôme en vue d’accéder à la pratique du droit grâce au Programme d’actualisation de formation en droit, né de la collaboration de la FEP et de la Faculté de droit. Le pays leur offre à la fois l’univers de travail bilingue qu’ils recherchent et une nouvelle culture, dans laquelle ils projettent de construire une vie.
Quant à la FEP, elle offre à Moustapha un environnement bienveillant, un réseau professionnel mais aussi, des amis. « La FEP fait un travail incroyable de connexion et de soutien. Paolo De Michele, le responsable du programme, est extrêmement impliqué, comme tout le monde à la FEP, dans tous les programmes, que ce soit les enseignants, le doyen, les assistants et assistantes aux dossiers étudiants... Il sait nous conseiller sur les matières à sélectionner et surtout il organise de nombreux évènements de réseautage. C’est d’ailleurs à la FEP que je me suis fait mon réseau d’amis » se réjouit-il. Très vite intégré à sa cohorte avec qui il découvre la vie montréalaise pré-COVID, il ne s’investit pas moins dans ses études, au point d’obtenir la Bourse de perfectionnement Stephen I. Beck 2021, spécialement destinée aux juristes formés à l’étranger du Programme d’actualisation de formation en droit. Il se démarque également dans la fameuse « course aux stages ». Quand on lui demande quel est son plus bel accomplissement à la FEP, Moustapha Mohamed Chein répond sans hésiter « avoir décroché un stage chez Torys LLP ! ». Belle victoire quand on sait que ce défi réputé exigeant est fort contingenté!
Son investissement auprès de la FEP ne s’arrête pas là, puisqu’il s’engage également dans l’Association des étudiantes et étudiants du programme d'actualisation de formation en droit de l'Université de Montréal. « J’ai surtout eu envie de m’investir pour aider les étudiants et étudiantes dans leur course au stage et dans leurs démarches pour les bourses, car je suis passé par là. ». Avec la même passion qui l’anime dans tous ses projets, il crée une campagne électorale avec de nouveaux candidats et il réussit à constituer une équipe forte, enthousiaste, diversifiée et surtout active. Ensemble, ils rédigent notamment « Guide de survie dans la course aux stages » qui s’avère très utile pour les étudiants et ils organisent des activités de réseautage en ligne, des conférences et publient des offres d’emploi. Victimes de leur succès, ce sont aujourd’hui les cabinets qui les contactent pour que leurs offres soient publiées au sein de l’association.
Quand on l’interroge sur ses projets d’avenir, le jeune papa évoque son envie de découvrir davantage la Common Law, de s’épanouir dans une carrière d’avocat à Montréal, mais aussi de continuer à découvrir le monde en voyageant. On lui souhaite en tout cas, une bonne et longue route.
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Entrevue express de Moustapha Mohamed Chein
Qui est ton modèle ?
Sans hésitation, mon père Mohamed Chein. Il est la signification même de la réussite à la fois professionnelle, sociale et familiale. C’était un homme très brillant, inscrit aux barreaux de Nouakchott en Mauritanie et de Paris en France, qui a su rester simple et qui a toujours été très doux avec sa famille et investi dans la lutte des droits humains.
Mon 2e modèle serait Modibo Diarra, l’auteur de « Navigateur interplanétaire ». Ce livre m’a littéralement fasciné. C’est l’autobiographie d’un ingénieur malien qui a voyagé partout dans le monde avec son sac à dos pour finalement le poser aux États-Unis, où il travaille pour la NASA. C’est l’exemple même d’une réussite exceptionnelle. Il fait partie des raisons pour lesquelles j’ai eu envie de venir au Canada et de m’aventurer, moi aussi, en terre « inconnue ».
Qu’est-ce qui te fait te lever le matin :
Au-delà de mon bébé… je dirais mon envie de devenir avocat. Le parcours n’est pas toujours facile, mais l’essentiel est de garder le cap. Mon cap, c’est de reprendre le flambeau de mon père.
Quels sont tes hobbies ?
La poésie. Je viens d’ailleurs de terminer mon premier recueil de poésie. Je travaille beaucoup en collaboration avec des amis peintres qui me proposent de mettre mes mots sur leurs peintures. Une belle façon d’associer deux arts qui me tiennent à cœur.
Qu’as-tu fait pendant le confinement ?
J’ai beaucoup écrit de poésie ! Lorsque les conditions sanitaires l’autorisaient, j’ai pu aller skier quelques fois aussi.
Quelle est la cause qui te touche particulièrement ?
Je suis vraiment touché par Black Lives Matter et par l’égalité socio-raciale. En tant que métisse Arabe et Noir, j’ai été élevé dans le plus grand respect des droits humains dont mon père était un grand défenseur. C’est d’ailleurs entre autres pour cela que j’aime le Québec : on peut s’y épanouir professionnellement et personnellement grâce à une vraie base solide des droits de la personne offerte grâce à la Charte canadienne des droits et libertés et la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Le racisme est présent partout bien sûr, mais je suis confiant dans les lois de ce beau pays qui assurent une bonne base de protection.
Quel est ton principal trait de caractère ?
Je suis passionné mais aussi… distrait et tête en l’air! (Rires). Quand j’aime quelque chose, je le fais avec le cœur.
Quel est ton plus grand rêve ?
À part devenir avocat, j’aimerais parcourir le monde en sac à dos pour découvrir les coutumes locales et je commencerais par le Brésil ou le Kenya.
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