Bien ancrée dans le chemin professionnel qu’elle a choisi, Girsophane Oreste a pourtant longtemps tergiversé quant à son orientation. Son passage à la Faculté de l’éducation permanente (FEP) lui a confirmé son choix et lui a permis de réaliser ses ambitions.
Girsophane Oreste n’est pas le genre de personne qui se contente de faire du bien à son prochain. Elle le choie, le cajole, le réconforte. Doublement, car elle est intervenante communautaire en santé mentale à temps plein dans un OBNL situé à Laval et elle occupe la même fonction auprès des personnes âgées à la Villa Raimbault, à Montréal.
Lorsqu’elle a débuté comme intervenante, Girsophane a pris conscience qu’elle pouvait mettre ses connaissances à profit. Depuis toute petite, on la voyait comme la thérapeute dans sa famille, c’est donc tout naturellement qu’elle s’est dirigée vers des études en psychologie. « J’avais envie de diriger ma carrière dans le social. Étudier la psychologie et comprendre pourquoi deux personnes peuvent vivre la même chose et agir différemment », explique-t-elle. Les connaissances engrangées lors de son cursus universitaire lui ont permis de cibler encore plus son champ d’intérêt. « Je me suis rendu compte que ce que je savais à propos de la psychologie était utile, mais j’avais besoin de me spécialiser en santé mentale. »
C’est à l’été 2021 qu’elle commence son certificat en santé mentale à la FEP. « Avec ce certificat, j’ai su vers quoi me diriger. Ça m’a remis dans le droit chemin. J’avais des compétences en tant qu’intervenante que le certificat est venu développer. »
La FEP, une évidence
En conciliant travail et études, Girsophane a mêlé pratique et théorie. Étant donné son poste d’intervenante, la théorie venait enrichir la pratique. « Je voulais trouver un programme qui m’aiderait à acquérir des connaissances que je n’avais pas encore pour mettre en valeur mon poste d’intervenante communautaire en santé mentale », évoque Girsophane pour expliquer l’une des raisons pour laquelle elle a choisi le certificat en santé mentale à La FEP. « Je sentais que mes interventions pouvaient être davantage adaptées en fonction des réalités de ma patientèle. Je n’avais pas toutes les connaissances et toutes les ressources qu’il me fallait. Les résidents présentaient toute sorte de réalités. »
Une autre raison qui a fait pencher la balance est la possibilité d’être en contact direct avec des professionnels et d'interagir avec le corps enseignant. « Ils pouvaient me conseiller et m’accompagner. Je suis la seule intervenante là où je travaille, donc je n’ai pas d’interaction avec d’autres collègues. Le fait que les enseignants nous donnent des conseils et nous suggèrent des pistes de solutions aide beaucoup ». Une proximité perçue comme un véritable soutien.
Girsophane a opté pour les cours de soir et les cours en ligne ou en fin de semaine. Sa gestionnaire a été très compréhensive pour arranger ses heures de travail avec ses études. « Je travaillais à temps plein, de jour, du lundi au vendredi. L’horaire de mes cours me permettait donc de concilier mes heures de travail avec les études. » D’ailleurs, elle s’est surprise elle-même, car elle ne s’était jamais imaginée choisir et réussir des cours en ligne. « J’avais plein de préjugés, je doutais de mon efficacité et de ma capacité à m’organiser. Et puis finalement je me suis rendu compte des côtés positifs, je perdais moins de temps dans les transports, j’étais dans mon environnement pour suivre mes cours, ça me facilitait la vie. » Elle a eu du flair, car dès l’automne 2023 elle entame sa maîtrise par cumul en santé mentale à l’Université TÉLUQ qui n’offre que des formations à distance.
De débuts tourmentés à un avenir plein de promesses !
Girsophane aurait pu virer « moun fou », terme qui décrit quelqu’un qui ne rentre pas dans une case, en créole haïtien. Dans la culture haïtienne, la santé mentale est un sujet tabou. Comme un mystère que personne n’est à l’aise d’évoquer. C’est pour cette raison que la native de Port-au-Prince a mis du temps à trouver sa voie.
Passée par un DEC en Sciences humaines (profil individu, Culture et Société), elle a ensuite obtenu un baccalauréat en psychologie à Sherbrooke. « Pour être honnête, pendant mon baccalauréat, j’ai émis quelques doutes quant à mon choix d’orientation. Aucun stage n’était prévu, donc comment en apprendre plus sur l’être humain juste en lisant des bouquins et sans appliquer ce qu’on apprend ? Il y avait comme une incohérence. J’étais prête à tout remettre en question », se souvient Girsophane. À l’époque, la future diplômée trouve vite une solution pour pallier ce manque de pratique en étant bénévole dans le centre d’appel Secours-Amitié à Sherbrooke. Cette initiative lui a permis de mettre en application ce qu’elle apprenait et de découvrir le monde professionnel de son futur.
Aujourd’hui, Girsophane a assurément réalisé ses ambitions avec la FEP. Elle paraît même en vouloir davantage et n’a pas fini de prendre soin de ses contemporains. À l’avenir, elle aimerait beaucoup apporter sa pierre à l’édifice et passer le relai aux générations suivantes en se dirigeant dans l’enseignement. Un objectif qu’elle garde en tête, pourquoi pas après sa maîtrise.
« Apprendre à vivre pleinement son programme d’études. Vivre la vie étudiante, s’impliquer, s’investir. Ça vient faciliter notre intégration, nos cours, nos relations », conclut Girsophane. Elle a tout dit.
Pour en savoir plus sur le certificat en santé mentale et le baccalauréat par cumul.
Rendez-vous de la FEP
Du 12 au 22 février 2024, découvrez votre prochain programme lors de nos séances d’information interactives et en ligne.