Wendy Pierre a suivi un parcours plutôt typique jusqu’aux années 2019-2020 : des études en imagerie médicale réussie, un travail, un conjoint. Puis en 2020, une pandémie mondiale, deux enfants et sa rencontre avec la Faculté de l’éducation permanente (FEP) ont tout changé. Des défis immenses que la jeune maman a relevé avec brio.
« Je savais que je voulais être dans le domaine de la santé. » Cela a le mérite d’être clair pour Wendy, qui a grandi aux côtés d’une maman éducatrice spécialisée auprès de personnes autistes et d’une sœur infirmière. Sans hésiter, elle s’est vite orientée dans la branche de l’imagerie médicale en optant pour une formation collégiale en Technologie de radiodiagnostic au Cégep Ahuntsic. Pour des raisons personnelles, Wendy a dû arrêter ses études. Un moment difficile de sa jeune vie. Très éprouvée, la jeune femme de dix-huit ans a tout de même trouvé la force de ne pas abandonner, comme elle le souligne elle-même. « Je devais prendre soin de moi, vite, mais je devais aussi retourner à l’école, trouver un métier pour avancer. La vie ne s’arrête pas. C’était un gros défi à surmonter. » Abandonner, ce n’est pas dans sa mentalité. Elle est retournée au Cégep pour terminer son DEC dans un autre domaine de l’imagerie médicale, en Technologie de médecine nucléaire. En 2012, à l’issue d'un stage à l’hôpital Royal-Victoria de Montréal, elle a été embauchée. Elle ne le savait pas encore à l’époque, mais elle allait passer ses dix prochaines années au sein du service de médecine nucléaire.
La rencontre avec la FEP
2020 a changé la vie de beaucoup de personnes. Celle de Wendy a été complètement bouleversée. Au-delà d’une pandémie mondiale, la jeune femme est tombée enceinte au mois de mars… de son deuxième enfant. Car 2019 avait déjà vu la naissance de son premier enfant. C’est cette année-là que Wendy, alors en congé de maternité, a décidé de retourner aux études. « J’avais envie de relever de nouveaux défis et d’approfondir mon expérience, toujours dans le domaine de la santé, explique Wendy. C’est alors que mon conjoint m’a conseillé le certificat en gestion des services de santé et des services sociaux à la FEP. »
Supposée retourner au travail en plein confinement, Wendy n’a finalement jamais repris ses fonctions. Enceinte, la jeune maman a dû rester à la maison. Une situation qui lui a permis de s’inscrire pour la session d’été de 2020. « J’ai commencé en ligne (NDLR, programme maintenant entièrement en ligne), avec un seul cours, parce que je tâtais le terrain, ça faisait dix ans que j’avais quitté les bancs de l’école. C’était comme nouveau. Mais j’ai eu la piqûre. »
Le cours intitulé Leadership et influence était parfait et l’a convaincu dans son choix. « Ça m’a poussé à continuer et à suivre d’autres cours pour la session d’automne. Ensuite, je suis carrément passé à temps plein et j’ai pu terminer mon premier certificat en 2022. »
Dit comme tel, cela paraît simple. Pourtant, Wendy a dû s’organiser pour suivre ses études. « Ce n’était pas facile, pendant ce certificat j’ai accouché de mon deuxième enfant et trois ou quatre jours plus tard j’avais un cours en ligne qui commençait. Je l’ai suivi avec mon bébé dans mes bras. Et mon autre bébé était là, à côté. Ce n’était pas évident, mais j’ai tout de même réussi », se remémore-t-elle, sans oublier de rendre hommage à son mari et sa famille pour leur implication et leur soutien surtout lorsqu’elle avait besoin de se plonger dans ses cours. « Mon conjoint s’occupait des enfants pendant que j’étudiais. En journée, avec deux bébés c’était très difficile, alors je passais parfois des nuits dans les bouquins, jusqu’à trois heures du matin ! Je devais me réveiller quelques heures plus tard pour m’occuper des enfants. Heureusement, j’ai eu beaucoup de soutien de ma famille. Mes frères et sœurs se sont souvent occupés d’eux », admet Wendy avec beaucoup d’humilité et de reconnaissance.
Un baccalauréat par cumul dans le viseur
Un incroyable parcours qui ne s’arrête pas là. Après avoir réussi ce premier certificat, puis un deuxième en supervision à HEC en avril 2023, Wendy, qu’on n’arrête plus, est en passe d’en terminer un troisième en gestion d’entreprises toujours à HEC, dans le but de compléter un baccalauréat par cumul en direction et leadership.
Une motivation de tous les instants pour cette Québécoise d’origine haïtienne que les émotions viennent chercher lorsqu’elle évoque, avec nostalgie, le parcours et les sacrifices de son cher papa qu’elle a voulu honorer à travers sa réussite. Un but sain et un hommage magnifique. « Mon père rêvait de devenir ingénieur. Il est allé à Polytechnique, mais les enfants sont arrivés. Il a dû tout abandonner pour pouvoir s’occuper de nous. Ce genre de sacrifice m’impressionne toujours et je me dis qu’il faut que je fonce pour accomplir le rêve de mon père à travers moi et pour que ses sacrifices ne se soient pas vains. »
Wendy ne regrette rien. Si on lui avait dit, il y a dix ans, qu’en 2023 elle serait bientôt bachelière, elle n’y aurait assurément pas cru. Elle s’est même découvert une vocation. « Je ne pensais pas explorer la gestion des services de santé et des services sociaux, mais en suivant ces cours, ça m’a donné envie de participer à l’amélioration du système de santé, à contribuer aux changements. Et je souhaite être une actrice du changement ! Peut-être qu’un jour je serai aux côtés du ministre de la Santé, on ne sait pas », imagine, avec une idée derrière la tête à peine perceptible, la récente diplômée pour qui la flexibilité de la FEP a été un élément essentiel lors de son retour aux études. « La FEP m’a donné l’opportunité d’aller à mon rythme avec beaucoup d’autonomie. C’était ce qu’il me fallait, surtout dans le contexte où j’ai commencé, en pleine pandémie et avec une famille à gérer », conclut Wendy, fière d’avoir su relever les défis qu’elle s’est imposés.
Pour en savoir plus sur le certificat en gestion des services de santé et des services sociaux et le baccalauréat par cumul.