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« Mon passage à la FEP m’a ouvert les portes de Radio-Canada »

Tamara Altéresco entourée du recteur Daniel Jutras (à gauche) et du doyen Michel Janosz (à droite).

Tamara Altéresco entourée du recteur Daniel Jutras (à gauche) et du doyen Michel Janosz (à droite).

Aujourd’hui correspondante à Paris pour Radio-Canada, Tamara Altéresco était bien plus que la diplômée d’honneur de la Faculté de l’éducation permanente (FEP) lors de la collation des grades qui s’est tenue au Palais des congrès de Montréal le 22 août dernier. À travers sa profession et son parcours mouvementé, c’est bel et bien elle qui a honoré et rendu hommage au journalisme qu’elle chérit tant.

« Je suis madame Russie pour bien du monde, mais je suis installée à Paris maintenant. » C’est une nouvelle réalité que Tamara Altéresco accepte, bien malgré elle. La nostalgie se fait ressentir sur chaque mot quand elle décrit sa vie en Russie, avec les Russes. Une population qui l’avait adoptée et avec qui elle a tissé des liens très fortement et intimement serrés.

Nul doute qu’elle était appréciée là-bas. Elle est d’une simplicité déconcertante. Détendue, elle sait mettre à l’aise et rendre l’atmosphère sereine. Tamara, laissons de côté son nom quelques minutes et soyons détendus, à son image, sait toujours trouver les mots. Les bons mots. Chacun à leur tour, ils expriment une idée bien précise, racontent une histoire étonnante ou décrivent une situation particulière. Chacun a son importance, chaque mot est utilisé au moment opportun. Témoins de ses souvenirs, ils racontent et lui volent presque la vedette. « On m’a toujours dit que j’étais une bonne conteuse, que je racontais bien. Je savais que je voulais être témoin de choses. J’avais une prof d’histoire qui racontait sa discipline avec des images, des anecdotes, elle me transportait. Ça m’a donné le goût de raconter. Des métiers où l’on raconte, il n’y en a pas tant que ça. »

D’étudiante à la FEP à diplômée d’honneur

Quel honneur pour la FEP d’avoir, pendant les années 1995-1996, vu Tamara emprunter ses couloirs, fréquenter ses salles de cours et échanger avec ses enseignants.

Quel honneur pour la FEP de se targuer d’avoir ouvert les portes à une journaliste de pur talent. Un talent qu’elle a développé sous l’égide de chargés de cours de renoms tels que Jacques Rivard, professeur de journalisme radio, à l’époque journaliste chez Radio-Canada ou encore l’illustre Marc Laurendeau, qui présente encore aujourd’hui son fabuleux cours de l’analyse de l’actualité à la FEP.

Quel honneur pour la FEP de permettre à ses étudiantes et étudiants en journalisme multiplateforme de se murmurer qu’un jour ça pourrait être eux, qu’ils sont les journalistes du futur, les diplômés et diplômées d’honneur de demain. De se projeter et d’imaginer leur carrière à l’instar de Tamara. « Mon passage à la FEP m’a ouvert les portes de Radio-Canada », réalise-t-elle quand elle raconte sa première et merveilleuse aventure aux confins du Québec, à Sudbury (Ontario).

Quel honneur pour la FEP de lui attribuer le titre de diplômée d’honneur lors de la collation des grades 2023. Une véritable consécration qui souligne la réussite et le parcours incroyable d’une diplômée qui l’est tout autant.

Une vie dédiée au journalisme

Si Tamara n’avait pas choisi le journalisme, il serait venu à elle. Parce qu’elle y est liée. Humaine et sensible, rigoureuse et empathique, c’est une passionnée qui a de la classe. De la classe, grâce à la passion qui la transporte et qui pourrait lui faire déplacer l’Oural. Une passion inspirante du métier de journaliste conjuguée à une passion pour ceux qui alimentent son quotidien. Les correspondantes et correspondants à l’étranger comme Tamara restent en place dans le pays où ils sont affectés pendant trois ou quatre ans. Le temps pour eux de se familiariser avec les lieux, de se tisser un réseau, mais aussi de créer des liens intimes avec les populations locales et de s’y attacher. Rien de mieux pour s’imprégner de la vie dans le pays, comme l’explique la professionnelle. « À partir du moment où l’on vit là-bas, notre couverture est beaucoup plus riche et pertinente qu’elle l’est quand on va juste y passer quelques jours et qu’on revient. Moi, ça me permet d’avoir un prisme très juste sur la population locale (NDLR, en Russie) avec ses hauts et ses bas. »

Le journalisme est un métier essentiel. C’est une profession en soi, avec ses fondements. « À l’heure où tout le monde peut donner son opinion, où beaucoup de gens peuvent se prétendre journalistes, je pense qu’il y a encore des règles de base (…) et pour être journaliste digne de ce nom, il faut la maintenir en vie et la mener avec rigueur », souligne avec justesse Tamara pour qui le journalisme est ce que le soleil est pour la planète. Vital. Pas de soleil, pas de vie. De Sudbury à Paris, en passant par Ottawa et Moscou, il rythme son quotidien depuis des années, alors comment s’en passer ?