Non seulement les besoins en termes de services sociaux sont supérieurs à la quantité de services offerts au Canada, mais on constate également un vieillissement des donateurs et des donatrices et donc une réduction du nombre de mécènes. Cette tendance n’a fait que s’accentuer pendant la crise qui a vu une diminution des dons et une baisse drastique du bénévolat puisqu’en ce contexte de pandémie, les 13 millions de bénévoles du Canada n’ont pas pu aider autant que d’habitude.
Les organismes à but non lucratif (OBNL) ont par ailleurs dû repenser complètement leur approche de la philanthropie et intégrer le défi du numérique au cœur de leur culture. Cela a été particulièrement notable en fin d’année 2020, puisque cette période est traditionnellement la période-clé pour récolter des fonds et qu’elle a vu l’annulation de tous les évènements-bénéfices, au point que 23 % des organismes de bienfaisance pensent ne pas survivre, selon les données présentées par Catherine Perrin.
Toutefois, Caroline Bergeron garde bon espoir car si le nombre de donateurs et donatrices diminue, les montants offerts, eux, augmentent. Autres points positifs : les nouvelles générations apportent une importance grandissante à la communauté et les nouveaux arrivants donnent activement aux personnes dans le besoin.
Il reste donc à entretenir ces dons en activant les raisons qui font que les donateurs donnent : le désir d’aider, surtout quand on est lié personnellement à la cause, et les appels à don des organismes. Ce dernier point montre bien l’importance croissante pour les OBNL de développer des postes en philanthropie.
Il reste également à déconstruire les mythes dont souffre la philanthropie, comme le fait que les services sociaux sont de la responsabilité du gouvernement et non des citoyens et citoyennes et que les petits montants n’aideront pas tant que cela. « Chaque don compte. Chaque don. Un don de 5 $ permettra peut-être d’acheter un masque à un bénévole », insiste Éricka Alneus, conseillère en philanthropie de l’organisme Pour Trois Points, également interrogée dans cette même entrevue Du côté de chez Catherine. Pour ce qui est de la responsabilité des services sociaux, Caroline Bergeron confirme que c’est du ressort en premier lieu du gouvernement, mais que nous gagnerons tous à construire, ensemble, une communauté solidaire et engagée auprès des siens. Elle souligne notamment l’importance de l’éducation à l’engagement social, qui s’acquière principalement dans la famille, mais aussi à l’école.
Pour écouter l’entrevue Du côté de chez Catherine | Radio-Canada Première
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