Marie-Pier Mireault, a choisi de repousser sans cesse ses limites personnelles et professionnelles. Son parcours, entre études, travail à l’hôpital, missions humanitaires et défis familiaux, est une véritable source d’inspiration pour celles et ceux qui, comme elle, souhaitent grandir, évoluer et s’épanouir, même après des années sur le marché du travail.

Originaire de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord, Marie-Pier grandit dans un environnement où les valeurs de l’implication sociale et de l’apprentissage sont omniprésentes. Avec un père entrepreneur et impliqué dans le bénévolat et une mère enseignante, elle développe très vite et presque naturellement une profonde envie d’aider son prochain. Son cheminement professionnel est marqué par un fort intérêt pour le domaine de la santé. Son objectif de travailler dans le milieu de la santé prend forme après avoir complété une technique en inhalothérapie et anesthésie au Cégep de Chicoutimi.

Elle fait ses stages à Montréal, mais décide tout d'abord de retourner sur la Côte-Nord, avant de revenir dans la métropole lorsque des opportunités professionnelles se présentent notamment à l’Institut de cardiologie. Dès son entrée en fonction, Marie-Pier ne se contente pas de sa formation de base. Elle obtient un premier certificat en inhalothérapie à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) par correspondance, une formation en anesthésie et soins critiques idéale pour la jeune femme en quête de connaissances dans ce domaine.

Marie-Pier entame une carrière enrichissante, mais ressent un besoin de se surpasser, de se réinventer. À 38 ans, ce désir de perfectionnement va l’amener à élargir ses horizons. Les missions humanitaires deviennent alors une source d’apprentissage et de partage de connaissances. Depuis plus de 10 ans maintenant, elle s’implique dans des projets médicaux en Afrique, du Sénégal à l’Éthiopie, et s’apprête à partir en Côte d'Ivoire dans quelques mois. Là-bas, elle forme des médecins et du personnel infirmier et partage son expertise. « Cela m’a permis de grandir, d’aller au-delà de ma zone de confort et de comprendre que l’éducation, la transmission du savoir, est un des plus grands cadeaux qu’on puisse offrir », confie-t-elle.

Le retour aux études : un défi à relever, un rêve à accomplir

Après une pause dans sa carrière pour s'occuper de ses enfants, Marie-Pier décide que le moment est venu pour elle de reprendre ses études. « Je sentais un feu en moi, un désir d'explorer d'autres facettes de mon potentiel. J'aimais mon travail à l’Institut de cardiologie, mais j'avais besoin d'aller plus loin », se souvient la Baie-Comoise d’origine. Mère célibataire, professionnelle active et impliquée dans des missions humanitaires, elle fait face à un défi de taille. Comment concilier études, travail et famille ? Sa détermination et son désir d’aller plus loin l'emportent.

Tout en jonglant avec ses responsabilités familiales, en 2018, elle reprend des études en optant pour le certificat de gérontologie de la Faculté de l’éducation permanente (FEP) de l’Université de Montréal offert en ligne et de manière asynchrone, ce qui signifie qu’elle peut suivre les cours selon sa propre organisation, suivi d’un deuxième certificat en gestion des services de santé et des services sociaux, offert cette fois-ci de soir, et en ligne. La flexibilité des cours à distance lui donne les moyens de réussir. « Les cours asynchrones me permettaient d’écouter mes leçons quand je pouvais, que ce soit pendant mes déplacements professionnels ou quand je m’occupais des enfants, explique-t-elle. D’ailleurs un soir d’Halloween, je les ai accompagnés en voiture, je me suis stationnée et j’ai écouté mes cours pendant qu’ils ramassaient des bonbons. Le siège de l’auto n'est pas la meilleure place pour écouter un cours, mais ça se fait », se souvient Marie-Pier en souriant. Elle enchaîne avec un troisième certificat de santé et sécurité du travail.« Ce programme contient un enseignement riche pour les personnes en quête de responsabilités et qui aspirent à occuper un poste de gestionnaire. Je me suis dit que ça pourrait m’aider à être plus performante », conclut-elle.

Son emploi à l’Institut de cardiologie de Montréal et ses missions humanitaires s’accompagnent d’horaires irréguliers, mais elle parvient à s'organiser grâce à une organisation stricte et à l'aide précieuse de sa famille. Marie-Pier ne se contente pas de réussir ses certificats et de son grade de baccalauréat brillamment décroché : elle se fixe des objectifs encore plus ambitieux. « Aller jusqu'à la maîtrise, c’est un rêve que j’ai depuis longtemps. Pour m’y préparer, je me suis d’ailleurs inscrite au microprogramme de deuxième cycle en administration des services de santé », dit-elle avec conviction. Pour elle, l’apprentissage est une aventure continue, une manière d’alimenter sa curiosité et de toujours se dépasser.

Un prix symbolique : la Bourse à la persévérance et à la réussite

Lorsqu’elle reçoit la Bourse à la persévérance et à la réussite, le message est clair : son travail acharné est récompensé. Mais au-delà de l’aspect financier, ce prix a une valeur émotionnelle forte. Quelques jours avant d’apprendre qu’elle a été sélectionnée, Marie-Pier traverse une période difficile. « Je me demandais si tout ce que je faisais avait un sens », confie-t-elle. Mais la bourse, attribuée à ce moment-là, lui apparaît comme un signe, un message de sa mère disparue deux ans auparavant. « J’étais très proche de ma maman et ce jour-là, comme je n’allais pas bien, je lui ai demandé de m’envoyer un signe. Alors, ce courriel qui m’annonçait cette bonne nouvelle, c’était comme si elle me répondait, comme si elle m’envoyait cet encouragement à poursuivre dont j’avais besoin et à ne surtout pas baisser les bras. » Ce moment de reconnaissance est un point tournant dans son parcours. « C’est une tape dans le dos, une validation de tout ce que j’ai accompli », dit-elle. La bourse lui permet non seulement de soulager financièrement son parcours académique, mais aussi de renforcer sa confiance en elle et de nourrir son désir d’aller encore plus loin. Aujourd’hui, Marie-Pier continue de faire grandir son expertise et nourrit, plus que jamais, l’ambition d’aller jusqu'à la maîtrise.

Marie-Pier nous rappelle qu'il n'y a pas de moment parfait pour reprendre ses études. Elle a su conjuguer ses responsabilités familiales, son travail et ses multiples tâches en faisant preuve de persévérance, d’adaptabilité et d’ambition. Son histoire est celle d’une femme qui, malgré les défis, a su s’organiser et poursuivre incessamment ses objectifs pour accomplir ses rêves. Sa vie est un exemple puissant de ce que signifie avoir des objectifs, peu importe les obstacles. À travers elle, nous comprenons que les études sont bien plus qu'une fin en soi : elles sont un moyen de se découvrir, de grandir et de se réaliser. Si Marie-Pier a pu le faire, pourquoi pas vous ?

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