À quarante-quatre ans, après vingt ans de carrière en soins infirmiers, Claire Lambert décide de réorienter sa vie professionnelle. Ce parcours, marqué par des défis personnels, l’a amenée à la Faculté de l’éducation permanente (FEP) de l’Université de Montréal où elle a découvert qu’elle pouvait construire une carrière correspondant à ses valeurs.
Son léger accent révèle ses racines. Claire Lambert est originaire de Bruxelles en Belgique, mais elle réside au Canada depuis vingt ans. Autant dire qu’elle est devenue Québécoise d’adoption. Infirmière de formation, elle passe la majeure partie de sa carrière professionnelle dans un service de soins intensifs. « J'ai toujours ressenti le besoin d'aider les autres, surtout dans des moments critiques », explique-t-elle. En effet, son rôle la met en contact avec des patients et des familles qui vivent des situations parmi les plus éprouvantes de leur vie. En première ligne, elle est témoin des combats quotidiens de ces personnes, souvent confrontées à la peur et à l'incertitude. Au fil des ans, elle voit les conditions de soins se dégrader, ce qui l’affecte personnellement. « J’ai remis en cause mon métier, car je m'étais éloignée de mes valeurs fondamentales. » Cette perte de sens a été un véritable choc pour elle, qui a choisi sa profession par passion et dévouement.
La pandémie de 2020 est le catalyseur qui la pousse à envisager un changement de carrière. « Ça a été le point culminant de ma remise en question. J'ai réalisé que je voulais accompagner ceux qui souffrent, mais sans négliger mon propre épanouissement », confie-t-elle. Ce moment de réflexion lui permet de redéfinir ses priorités et de prendre la décision audacieuse de se réorienter vers une carrière qui lui permettrait de continuer à aider, mais d'une manière qui soit en harmonie avec ses valeurs personnelles.
Un besoin d’élargir ses compétences
C’est dans ce contexte de recherche de sens qu’elle décide d’enrichir ses compétences en s’inscrivant à la FEP. Son parcours d’études en soins infirmiers, bien que solide, manquait de connaissances académiques approfondies. « J'avais fait des études en Belgique, mais je voulais une formation qui soit à la fois enrichissante et reconnue ici au Canada », précise-t-elle. Elle commence alors à explorer les différents programmes disponibles.
Encouragée par le soutien indéfectible de son mari, elle franchit le pas pour suivre le certificat en santé mentale : fondements et pratiques d’intervention qu’elle commence en 2022. À quarante-quatre ans, elle se retrouve à nouveau sur les bancs de l’université, fêtant même son quarante-cinquième anniversaire en plein cours. « C’était spécial de célébrer mon anniversaire à l’université, cela a ajouté une dimension particulière à mon incroyable parcours », raconte-t-elle avec le sourire, celui synonyme de satisfaction en se remémorant les célébrations improvisées en plein cours.
L’ancienne infirmière découvre des pratiques nouvelles qui lui permettent de voir son rôle sous un autre angle. Les interactions avec ses pairs, issus de divers horizons, lui permettent également de confronter ses idées préconçues et de développer une approche plus holistique des soins. « J’ai compris que les enjeux de santé mentale sont complexes et variés. Cela m’a ouvert les yeux sur des réalités que je n'avais pas forcément perçues auparavant », souligne la lauréate des Prix du doyen 2023 pour le programme en santé mentale, récompensée pour la qualité de son travail à l’université.
Après une année réussie, Claire réalise que malgré sa formation d’infirmière, elle a besoin de diversifier ses compétences. « Je voulais avoir un regard plus nuancé sur les enjeux que les gens rencontrent », affirme-t-elle. En s’inscrivant au certificat d’intervention en dépendances et au certificat en victimologie de la FEP en 2023, elle approfondit ses connaissances et élargit son champ de compétences. « Mon objectif était de comprendre la diversité des expériences humaines et les différentes façons de soutenir les personnes en détresse », explique-t-elle.
Avec l’ambition d’obtenir un baccalauréat par cumul avec appellation (BACCAP) en fondements et pratiques en sciences sociales et santé et au fur et à mesure qu'elle avance dans ses études, elle intègre ses nouvelles connaissances dans sa pratique, ce qui renforce sa confiance. « Chaque cours, chaque interaction, chaque réflexion me rapprochait de l’objectif que je m’étais fixé. »
Un BACCAP pour un projet précis
Aujourd’hui, alors qu’elle termine le dernier trimestre de son baccalauréat par cumul avec appellation, elle se prépare à entamer une carrière en tant que thérapeute. « Je souhaite offrir un accompagnement accessible à un large public », déclare-t-elle. En effet, Claire pense aux services en ligne. Elle a à cœur de toucher des personnes qui ne peuvent pas se déplacer pour diverses raisons. « Je veux que mon aide soit disponible pour tous, peu importe où ils se trouvent », précise-t-elle, illustrant son engagement envers l'accessibilité des soins, un peu comme la FEP lui a rendu la tâche plus facile avec les cours en ligne. « Les cours en ligne ouvrent l'éducation possible a plus de monde et puis ça permet de gagner beaucoup de temps, témoigne Claire. Le fait d’être connectée à une plateforme et de suivre des cours à distance, ça m’a toujours donné cette impression d'être plus dans le coup, dans un monde de plus en plus connecté. Quelque part, c’est aussi formateur. En dehors des cours de mes certificats, c'est d'autres compétences que j'ai pu développer. »
Justement, son expérience en soins infirmiers et ses études dans les programmes de la FEP lui permettent d’aborder les problématiques de la vie quotidienne avec une sensibilité accrue. « Mon parcours et mes cours m’ont appris à écouter, à comprendre et à me connecter avec les gens d’une manière plus profonde. » Claire est déterminée à faire de l’empathie, qu’elle a longtemps considérée comme une faiblesse, une force dans sa pratique.
Son parcours témoigne de sa quête de sens, tant personnel que professionnel. « Je suis en train de construire une carrière qui correspond à mes valeurs et à ma passion pour la relation d'aide. » La route qui l’attend est pleine de promesses, elle envisage même de poursuivre ses études avec une maîtrise en santé mentale, se sentant encouragée par ses résultats des dernières années. « Je n'avais jamais pensé aller si loin, mais maintenant que j'y suis, pourquoi ne pas pousser encore un peu ? » s’interroge-t-elle. Claire incarne l'idée que la réinvention personnelle est non seulement possible, mais essentielle, pour soi et pour sa carrière. « Nous avons tous le potentiel de changer, de grandir et de contribuer positivement au monde. »
Inspirant n’est-ce pas ? À l’instar de Claire, il n’est jamais trop tard pour trouver sa voie professionnelle !
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