La situation pandémique actuelle est venue, pour sa part, aggraver ce problème de santé publique reconnu, alors que la surconsommation d’alcool ou de cannabis, la crise des opioïdes, l’usage de médicaments psychotropes chez les personnes âgées, tout comme les diverses dépendances comportementales autres – jeu pathologique ou multiples cyberdépendances, se font de plus en plus sentir.
Selon une étude de l’Institut national de santé publique du Québec de juillet 2020, « il n’y a pas eu d’augmentation de la proportion de personnes qui rapportent consommer de l’alcool entre le 30 mars et le 31 mai [2020], mais environ le quart des personnes qui consomment de l’alcool rapportent avoir augmenté leur consommation ». Les files de clients sont toujours au rendez-vous de l’ensemble des succursales de la SQDC, beau temps, mauvais temps. Parallèlement, les sites d’injection supervisés se retrouvent de moins en moins fréquentés, ce qui met en danger la vie de nombreux utilisateurs de drogues injectables, comme le souligne Jean-François Mary, directeur de l’organisme Cactus (Radio-Canada, 10/1/2021).
Ajoutons à tout ceci les problèmes de santé mentale, qui mettent les troubles concomitants en relief plus que jamais. Ce contexte de précarité, additionné à un isolement social inédit et à une gestion du stress accrue, a en effet pu faire surgir ou aggraver de profonds problèmes de santé mentale, qui ne sont pas sans conséquences sur les différentes pratiques addictives. Notons l’augmentation de la consommation de médicaments – notamment les somnifères et les antidépresseurs –, provoquant une rechute chez des consommateurs dont la situation s’était stabilisée avant le confinement, ou l’utilisation accrue et compulsive des écrans, que ce soit en lien avec le jeu pathologique ou avec l’ensemble des cyberdépendances.
Il convient également de se pencher sur les conséquences des addictions sur les violences familiales, ou sur la dépression et l’isolement des jeunes, dont on sait que les relations sociales font partie intégrante du développement émotionnel.
Heureusement, différents outils sont à la disposition des intervenants sociaux et des professionnels de la santé pour mieux soutenir ces personnes en situation d’addiction, que ce soit dans le domaine de la prévention ou dans celui, plus problématique, de la réadaptation. Par exemple, plusieurs outils d’évaluation de la dépendance ou du risque suicidaire, assujettis aux exigences du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et sanctionnés par l’Institut universitaire sur les dépendances (IUD), sont accessibles sur ce lien.
Les diverses techniques et méthodes éprouvées, comme les approches motivationnelles, l’animation de groupe, les plans d’intervention adaptés en réadaptation ou l’élaboration de programmes de prévention demeurent également de rigueur.
La Faculté de l’éducation permanente propose, pour mieux faire face à l’ensemble de ces défis, une nouvelle mouture du certificat en toxicomanies : le certificat d’intervention en dépendances.
Le nouveau programme conserve l’essence pratique de l’ancien programme, à savoir l’intervention, à travers un ensemble de cours ateliers offerts par des cliniciens spécialistes, marque de commerce du certificat, tout comme à travers la possibilité de réaliser un stage de 300 heures (6 crédits) en milieu d’intervention.
Mais c’est également à travers une approche intégrée liant les savoirs théoriques et appliqués que le programme innove. En proposant un bloc théorique arrimé aux meilleures pratiques, entièrement en ligne, et fondé sur les données probantes de la recherche sur les dépendances, le certificat vise à outiller aussi bien l’étudiant qui voudrait se spécialiser dans l’intervention que celui désirant plus simplement comprendre les fondements théoriques et explicatifs des dépendances, suivant une perspective biopsychosociale.
Le nouveau certificat propose également un bloc de thématiques associées et spécialisées qui permettra à l’étudiant d’approfondir ses connaissances à travers les divers outils d’évaluation, les dépendances sans substance, la psychopharmacologie des substances psychotropes ou l’intervention auprès des jeunes.
Pour en savoir plus sur les programmes de la FEP :