Il y a des parcours qui témoignent de la force de caractère et du pouvoir de la persévérance. Celui de Laurette Wissler est l’un d’entre eux. Elle a su rebondir après un échec scolaire pour se retrouver aujourd’hui à la veille de l'obtention d’une maîtrise en travail social. Retour sur un chemin marqué par des défis, des sacrifices et par une réussite éclatante.
Depuis quelques jours, les premiers flocons de neige tapissent le sol des rues montréalaises. Mercure peu clément et vents forts dessinent le paysage météorologique. Changement brutal pour l’étudiante qui revient du Mexique. Pas de Riviera Maya et « playa » pour la jeune femme, Laurette a passé 4 mois en terrain de recherche à Tapachula, petite bourgade à l’extrême sud-est du Chiapas à la frontière du Guatemala, dans le cadre de sa maîtrise. Retour sur son parcours.
Laurette Wissler est Française, de la région Grand Est plus précisément. Avant d’ouvrir le chapitre des études supérieures, elle traverse plusieurs années difficiles. À 15 ans elle est en échec scolaire, et dans une société où l’éducation est souvent perçue comme la clé de la réussite, aller à l’université n’est pas quelque chose qu’elle imagine à l’époque. Petit à petit et avec beaucoup de persévérance, Laurette s’accroche, ses résultats s’améliorent et elle obtient l’équivalent d’un diplôme collégial en France. « C’était presque un miracle, certains professeurs ne croyaient même pas en moi », explique Laurette, émue en repensant à ce lot d’épreuves difficiles. Par la suite, elle réalise deux années d’études en négociation et digitalisation de la relation client et enchaîne les emplois. Alors qu’elle travaille en qualité d’agente d’accueil dans une association qui a pour but de placer des personnes en difficulté sur le marché du travail, c'est la révélation. Cette première étape marquante dans sa vie professionnelle de jeune adulte est le catalyseur d’une reconversion vers des études en travail social. Entre rêve et réalité, la jeune Lorraine continue de travailler tout en songeant un jour à mener à bien son projet d’études.
Le tournant canadien et des doutes levés
En 2014, Laurette décide de quitter la France et s’installe à Montréal avec un permis vacances-travail, sans attentes précises si ce n’est l'envie de voyager, travailler et découvrir une nouvelle culture. Quelques années plus tard, à l’automne 2017, elle obtient son statut de résidente permanente qui lui donne le droit de réaliser son projet d’études. Seulement, en octobre, l’année universitaire a déjà commencé. Elle ne peut donc pas s’inscrire au baccalauréat en travail social à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle doit patienter jusqu’à la rentrée d’automne 2018. Heureusement, Laurette est pleine de ressources et découvre qu’elle peut s’inscrire au certificat en victimologie à la Faculté de l’éducation permanente (FEP) de l’Université de Montréal dès le trimestre de l’hiver 2018. Elle commence donc son parcours étudiant à la FEP. « Je ne voulais pas perdre de temps et étudier la victimologie m’a paru évident puisque cela avait un lien avec ma future carrière. Le cours sur la violence familiale et conjugale (VIO 2009) du certificat m’a tout de suite captivé », se souvient-elle. Laurette pense aussi à la criminologie. « J’hésitais encore entre faire des études en travail social ou en criminologie », explique-t-elle. J’ai su qu’il y avait aussi un certificat en criminologie à la FEP et mon envie de devenir criminologue a repris le dessus. » Elle demande alors de transférer ses cours de victimologie qui entrent dans le cheminement du certificat en criminologie. C’est ainsi qu’elle passe d’un certificat à un autre. « Jusqu’à mon dernier cours du certificat en criminologie, violences criminelles (CRI 3305G), je continuais à me questionner sur mon avenir. Dois-je me diriger vers le travail social ou plutôt vers la criminologie, voire vers l’enseignement ? »
Après mûre réflexion, Laurette prend la décision de suivre un cursus en travail social. Une décision qui ne changera plus d’ailleurs. À côté, elle travaille en intervention au Centre pour les victimes d’agression sexuelle de Montréal (CVASM) et au Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC), ce qui lui permet de mettre en pratique ce qu’elle apprend et d’avoir de l’expérience terrain. « J’ai travaillé aux côtés de personnes victimes de violences sexuelles et violences conjugales, ce qui m’a apporté beaucoup d’expérience. J’ai aussi commencé à faire du bénévolat pour Médecins du Monde dans une clinique pour des personnes au statut précaire et d’ailleurs je continue aujourd’hui », explique Laurette. Parallèlement, elle obtient un baccalauréat en travail social à l’UQAM et un certificat en criminologie de la FEP.
Flexibilité et engagement comme clés de la réussite
À la FEP elle ressent un bien-être notamment grâce à la flexibilité offerte en ce qui concerne les horaires des cours. Une aubaine pour s’organiser et pouvoir concilier études, travail et vie personnelle. « Avoir des cours du soir qui commencent à 19 h laisse la place à tout le reste et ça évite de vivre dans l’angoisse. Quand tu essaies de conjuguer mille affaires en même temps, comme dans mon cas continuer mon baccalauréat, rester engagée socialement et travailler en même temps, sachant que je travaillais parfois de nuit, c’est un avantage incommensurable, explique la concernée. N’importe quel degré de flexibilité dont j’ai pu profiter m’a été bénéfique. » Elle vante aussi la flexibilité à la FEP lorsqu’une solution a été trouvée pour qu’elle s’inscrive à un cours dont un seul horaire lui convenait et que techniquement elle n’aurait pas pu suivre.
Un baccalauréat obtenu en 2022, un certificat en criminologie de la FEP obtenu en 2023 accompagné d’un prix du Doyen pour ses excellents résultats et une maîtrise en travail social à l’UdeM (commencée en septembre 2022) bientôt terminée. Quel joli palmarès !
Laurette a réussi de brillantes études. « Je suis tellement heureuse et fière. Donner mon 100 % était ce que je ne cessais de penser. Il y a une partie de moi qui voit cela comme une revanche, même si mon but premier était de trouver ma voie », explique Laurette pour qui l’université est devenue le monde des possibles. « Quand j’ai commencé mes études, je me répétais que j’avais extrêmement de chance, que j’étais privilégiée, alors j’ai saisi toutes les opportunités qui se présentaient à moi. Par exemple, j’envoyais un dossier de candidature pour des demandes de bourse à chaque fois que j’en avais la possibilité. J’ai aussi réussi à transférer mes cours d’un certificat à un autre », conclut-elle.
Aujourd’hui, Laurette termine sereinement ses études et ne regrette absolument aucune décision. « Tout ce que j’ai entrepris m’a été bénéfique. J’ai fait des sacrifices et j’ai beaucoup travaillé. J’étais là où il fallait, au bon moment. »
Le certificat en victimologie et le certificat en criminologie seront présentés lors des séances d'informations interactives et en ligne des Rendez-vous FEP du 10 au 20 février. Inscrivez-vous dès maintenant et venez poser toutes vos questions !