Diplômée du baccalauréat par cumul avec appellation en études du phénomène criminel de la Faculté de l’éducation permanente (FEP) de l’Université de Montréal, Laurie-Ann Chartrand a choisi une voie qui lui permettait de construire un parcours d’études en fonction de ses aspirations personnelles et professionnelles : le cumul de certificats. Une formule gagnante qui lui a permis de sélectionner des cours passionnants, d’étudier aux côtés de chargé(e)s de cours et d’étudiant(e)s issus des milieux de pratique, et qui lui a ouvert la voie vers une carrière épanouissante en intervention sociale. Portrait.
Comme beaucoup d’étudiantes et d’étudiants sortant du Cégep, Laurie-Ann Chartrand hésitait quant au choix de ses études supérieures. Elle choisit alors d’entamer ses études universitaires avec la mineure en arts et sciences à l’Université de Montréal, programme qui lui permet d’explorer plusieurs domaines. C’est lorsqu’elle suit un cours de criminologie que le coup de cœur est immédiat : elle travaillera en intervention sociale, et particulièrement auprès des personnes criminelles. Après avoir terminé la mineure, elle poursuit ses études au certificat en criminologie à la FEP.
Coup de cœur pour la formule certificat
C’est là que l’étudiante curieuse et passionnée découvre une formule qui lui convient : le cumul de certificats. « Je me tanne facilement, donc au lieu de me plonger dans un baccalauréat entier en criminologie, je souhaitais aller chercher un cumul de certificats multidisciplinaires qui aborderaient différents sujets autour de la criminologie. Au travers du baccalauréat par cumul avec appellation (BACCAP) en études du phénomène criminel, j’allais pouvoir toucher à plusieurs thématiques » partage-t-elle. C’est ainsi qu’elle enchaîne un certificat en criminologie, un certificat en victimologie et un certificat en sexualité qui constitueront son BACCAP en études du phénomène criminel.
Autre avantage : les cours ont lieu le soir et les fins de semaine, lui laissant le temps de travailler, mais aussi d’étudier. Comme deux des trois certificats suivis sont offerts entièrement en ligne, elle gagne en temps de transport, en choisissant un équilibre entre cours en ligne et cours en classe, ce qui lui permet de concilier vie étudiante et vie personnelle.
Une passion pour la criminologie
« J’ai toujours eu de la misère avec les injustices et je me suis toujours interrogée sur les raisons qui poussent au crime. J’étais curieuse de comprendre. Le droit m’intéressait beaucoup, mais j’aimais le contact humain de la criminologie. Dès que j’ai commencé la criminologie, j’ai compris les imbrications de plusieurs phénomènes de société qui peuvent expliquer les crimes. Cela a été une révélation. Je voulais participer à les aider à se réinsérer, les aider dans leur parcours. En tant que personne privilégiée, je me dis que si je peux les accompagner, tant mieux » explique Laurie-Ann.
« Souvent, le crime est déjà commis. Qu’est-ce qu’on peut faire une fois rendus là ? Le travail social et les compétences en criminologie permettent de les accompagner dans leurs besoins, quels que soient les crimes commis. Dans le droit, on parle beaucoup du délit, de faits… en criminologie, on parle davantage des personnes et de la façon dont elles peuvent retourner dans la société. J’aime qu’il y ait cette capacité d’évolution ».
Du certificat au BACCAP en études du phénomène criminel
Laurie-Ann Chartrand a construit son baccalauréat sur mesure : « j’ai trouvé le choix de cours très intéressant et très varié au certificat en criminologie et dans les autres programmes aussi, d’ailleurs. Comme j’avais choisi de nombreux cours qui m’intéressaient, chacun d’entre eux était un cours « bonbon », cela a vraiment été un plaisir ».
Elle ajoute ensuite à son parcours d’études le certificat en victimologie, toujours à la FEP. « J’étais très intéressée par la criminologie, mais j’avais aussi envie d’étudier le point de vue des victimes. Et là, j’ai tellement aimé ce deuxième certificat que c’est venu remettre en question mes choix de carrière. Je me suis dit qu’il fallait que je choisisse : soit travailler avec les personnes criminelles, soit avec les personnes victimes. Or j’aimais vraiment les deux. Finalement, je trouve que c’est complémentaire. J’ai découvert notamment la justice réparatrice qui m’a passionnée et je me dis que ce serait un bon moyen de travailler avec les deux profils » explique-t-elle.
Une fois ses deux certificats en poche, l’étudiante s’inscrit au certificat en sexualité. « Je suis vraiment contente de l’avoir fait à la fin de mon parcours d’études, car c’est venu boucler le tout. J’ai pu faire des liens entre tous les sujets que j’avais abordés dans mes certificats. Dans le fond, c’est venu compléter tous les petits éléments qui manquaient : la question de genre, la déontologie, l’éthique… quel que soit le domaine de l’intervention sociale où je vais travailler, j’aurai besoin de ces connaissances. Ce certificat nous donne l’occasion de faire beaucoup d’introspection, d’avoir des réflexions profondes. Nous avons travaillé sur des mises en situation qui nous portaient à réfléchir également sur nous-mêmes en faisant des parallèles avec notre vie personnelle ou professionnelle » se rappelle Laurie-Ann. Et un troisième coup de cœur avec ce certificat... pour lequel l’étudiante brillante a d’ailleurs obtenu le Prix du doyen 2023, qui honore les étudiantes et les étudiants qui se sont distingués par la qualité de leurs travaux.
Des cours concrets, grâce à des chargé(e)s de cours et des étudiant(e)s issus des milieux de pratique
« J’ai particulièrement aimé les cours Éthique sexuelle, droits et responsabilités et Conscience réflexive et intervention, donnés par Geneviève Labelle. On était en petits groupes, proches de l’enseignante, on pouvait avoir des échanges très intéressants. La façon d’enseigner de Mme Labelle est incroyable : le cours est concret, elle nous fait participer, nous fait beaucoup réfléchir… tellement qu’on avait l’impression d’aller en thérapie ! Un des deux cours était le vendredi soir, pourtant, la motivation était bien là ! Elle nous donnait aussi beaucoup d’exemples de son milieu professionnel puisqu’elle travaillait dans le domaine » partage-t-elle.
Laurie-Ann souligne aussi la richesse des échanges en classe avec des étudiantes et étudiants déjà sur le marché du travail. « Apprendre aux côtés de personnes qui travaillaient déjà m’a beaucoup inspirée car elles partageaient des exemples issus de leur quotidien. Non seulement, ça m’a aidée dans mes cours, mais ça m’a aussi permis de voir l’ampleur des domaines dans lesquels je pouvais travailler après mon baccalauréat. J’avais le point de vue de personnes qui évoluaient à l’intérieur de ces milieux. Quand j’ai commencé mon baccalauréat, je n’avais aucune expérience, donc tirer parti de l’expérience des autres pour analyser les situations vues en cours m’a été très bénéfique » confie la jeune femme.
Une carrière en travail social en vue… après la maîtrise en criminologie
Depuis l’obtention de son baccalauréat par cumul, Laurie-Ann Chartrand travaille en psychiatrie légale dans le communautaire, en plus d’être auxiliaire d’enseignement à la FEP. « Mes certificats ont vraiment été bénéfiques pour trouver cet emploi. Je travaille avec des personnes qui ont commis un crime, mais aussi des victimes. Le certificat en sexualité m’est aussi utile car les questions de genre et d’équité sont présentes partout dans la société. Et bien sûr, mes cours sur la déontologie m’aident au quotidien » partage-t-elle.
Cette carrière sera mise en pause quelque temps car Laurie-Ann n’envisage pas de s’arrêter au baccalauréat : elle a été acceptée à la maîtrise en criminologie à l’Université de Montréal. Après la propédeutique exigée car elle n’a pas suivi le cursus du baccalauréat en criminologie, il lui restera deux années d’études à la maîtrise.
« Mes idées de carrière vont probablement encore changer d’ici là… » confie en souriant la jeune femme passionnée et brillante. Nous lui souhaitons, en tout cas, la plus épanouissante des carrières !
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