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CSI ou True crime ? Tout savoir sur la profession d’enquêteur

enquêteur jumelles voiture

S’il est une profession qui attire, c’est bien celle d’enquêteur. Les images sont immédiates : badge de police, tableau avec tous les indices et les photos de suspects et autres tests ADN. Qu’en est-il dans la vraie vie ? Quel est le quotidien des enquêteurs au Québec ? Marchés financiers, administration publique, entreprises privées… les domaines où l’enquête peut s’exercer sont nombreux. Focus sur une profession passionnante et plus diversifiée qu’on ne le croit même si (spoiler alert) moins cliché que dans les séries policières.

Enquêter est loin d’être réservé à la police. C’est un domaine très vaste où les emplois sont nombreux, comme en témoignent les inscriptions croissantes au certificat en enquête et renseignement de la Faculté de l’éducation permanente (FEP). Que ce soit pour révéler une fraude financière, pour élucider des affaires de vol interne ou de vente de données sensibles dans une organisation ou encore pour identifier l’origine d’une pandémie, il faut mener une enquête.

Cette enquête se mène comme une gestion de projet avec des techniques bien définies. Ce projet a pour objectif de faire la lumière sur un événement ou sur une conduite à l’apparence illégale. Il peut durer des semaines, des mois, voire des années et vise à collecter des éléments de preuve. Ceux-ci vont permettre de faire la lumière sur une éventuelle infraction.

Le travail de l’enquêteur, c’est d’écrire le scénario d’un film, sans savoir à quelle époque celui-ci se passe, qui sont les personnages, ni même en connaître la trame factuelle. Son travail consiste à solliciter des sources de données qui vont lui permettre d’écrire son film. Le rapport d’enquête se lit d’ailleurs comme un roman : à telle heure et telle date, l’individu sort de sa résidence, se connecte via son cellulaire sur telle plateforme bancaire, il vire de l’argent à tel endroit et se dirige vers tel établissement… ».

Un quotidien varié

Loin de se cantonner à des filatures et à des interrogatoires, la profession d’enquêteur comporte des missions variées et exige des compétences toutes aussi diverses.

La collecte de preuve :
Enquêter, c’est d’abord être sur le terrain pour réunir ou sécuriser les éléments de preuve. Cela peut prendre la forme d’entrevues, d’interrogatoires, de surveillances physiques, de perquisitions, de filatures ou encore d’envois d’ordonnance de communication par exemple à des fournisseurs de données. « Je n’imaginais pas la quantité de données que l’on pouvait rassembler dans le cadre d’une enquête : cela va de l’analyse de reçus, à la vérification d’adresses en passant par l’infiltration en se faisant passer pour un client » explique Danielle Dagher, diplômée du certificat en enquête et renseignement et enquêtrice dans un compagnie d’assurance. « Il y a des possibilités infinies de preuves, ce n’est jamais la même chose selon les dossiers et c’est ce qui rend le travail passionnant. Parfois, certaines personnes racontent leur vie sur les réseaux sociaux et grâce aux informations qu’elles partagent, on va boucler très vite le dossier, et parfois cela peut prendre des mois ».

L’analyse des données collectées :
L’analyse est le cœur de l’enquête puisqu’une fois que le téléphone par exemple a été perquisitionné, il reste à analyser les informations qu’on y trouve. « C’est vraiment cet aspect analytique qui m’a donné envie de devenir enquêtrice, c’est la partie la plus passionnante. » partage Danielle Dagher. Elle poursuit : « j’ai fait une majeure en criminologie, mais je désirais davantage analyser la fraude et identifier les coupables potentiels que devenir intervenante donc dès que la FEP a ouvert le certificat en enquête et renseignement, j’ai sauté sur l’occasion pour compléter mon baccalauréat. J’apprécie ce mélange de travail de terrain où l’on collecte les données et de travail de bureau où on les analyse. J’aime particulièrement comparer les données et utiliser l’intelligence artificielle pour bâtir mes dossiers. »

La rédaction de rapports :
Écrire un rapport d’enquête ressemble à rédiger un mémoire de maîtrise. On est bien loin de CSI! Ce rapport a pour objectif de présenter les conclusions de l’enquête et de prouver l’infraction ou de fermer l’enquête si celle-ci n’est pas probante. Cette rédaction représente une bonne partie du travail de l’enquêteur puisque les rapports peuvent faire 50, 60 ou 70 pages. Il convient donc de mettre à jour ses notes régulièrement et méticuleusement dans le dossier pour que ce rapport soit complet.

La préparation de dossiers et autres tâches administratives :
Réunions de services, présentations, préparation des dossiers en vue de procès… les tâches administratives sont nombreuses et représentent, selon les secteurs, jusqu’à 25% du temps de l’enquêteur. Encore une fois, une réalité qui ne correspond pas aux séries policières. Les enquêteurs et enquêtrices sont souvent amenés à témoigner lors de procès. Leurs dossiers doivent donc être exhaustifs. Cela peut passer parfois par la numérisation de documents pendant 3 jours pour qu’un dossier soit complet. Selon les professionnels du secteur, l’esprit d’équipe est primordial dans ces moments-là car l’enquête se compare à des montagnes russes. Il y a des phases où tout se passe devant l’écran, d’autres où ça « brasse un peu », des portions plus difficiles, des moments où toute l’équipe met l’épaule à la roue. La profession peut ainsi parfois ressembler sur certains aspects à ce qu’on voit dans les films : filatures, interrogation des suspects ou témoins… mais dans les films, cela a l’air de cela tous les jours. Ce n’est pas le cas. Le travail administratif est plus important qu’on ne le croit. 

Des opportunités d’emploi vastes

Les opportunités d’emploi en enquête sont aussi variées que les délits et on en trouve beaucoup dans le domaine de la sécurité, de la finance et des assurances, mais elles vont même au-delà de la lutte contre la délinquance. « L’enquête est un outil pour protéger les intérêts fondamentaux de la société. » explique Guillaume Louis, responsable du certificat enquête et renseignement de la FEP. « On peut penser par exemple à certains droits ou enjeux collectifs particuliers, tels que le droit des consommateurs, la sécurité des transports ou encore la protection des intérêts de l’État. Dans le fond, dès qu’il y a une réalité sociale, il y a un besoin d’enquête. C’est pourquoi l’administration publique offre regorge d’opportunités d’emploi en analyse, enquête ou renseignement. Lorsque la pandémie est devenue une réalité, par exemple, l’enquête épidémiologique s’est positionnée comme un atout majeur et un besoin pour la santé publique en termes de forces vives, d’enquêteurs, de personnes aptes à chercher l’information, reconstruire des trames temporelles et spatiales, identifier des contacts. Les techniques d’enquête peuvent ainsi servir dans de multiples contextes : là où se trouve un travail du savoir et de l’information, celui du journaliste, de l’historien, du syndic d’un ordre professionnel, se trouve une déclinaison de techniques d’enquête ayant toutes une base commune. » 

Des compétences spécifiques

Une bonne équipe d’enquêteurs et enquêtrices réunit des profils complémentaires qui ont acquis des techniques précises et donc développé des compétences spécifiques et incontournables listées dans cet article sur les compétences les plus demandées pour devenir enquêteur.

 

Pour en savoir plus sur le Certificat en enquête et renseignement

Pour en savoir plus sur le Certificat en criminologie

Pour en savoir plus sur le Baccalauréat par cumul avec appellation en études du phénomène criminel

Pour en savoir plus sur le Baccalauréat par cumul en gestion et sécurité des systèmes d’information