Le parcours d’Oumayma Ben Hassine est un voyage remarquable vers la réalisation de ses aspirations personnelles et professionnelles. Sa détermination à réussir ce qu’elle entreprend dépasse toute limite. Son équilibre entre travail, études et vie de famille, sa capacité à croire en elle-même, est une leçon précieuse.
En 2016, Oumayma quittait sa Tunisie natale pour poursuivre ses rêves de l’autre côté de l’Atlantique. La jeune femme, alors âgée de vingt ans, posait le pied sur le sol québécois avec des projets ambitieux en tête. Déterminée, elle a toujours voulu devenir sa propre patronne. C’était ça, son rêve. D’un continent à un autre, elle envisage de changer d’orientation. « À la base, je suis dans le domaine de l'économie et de la gestion. Je voulais étudier quelque chose de scientifique, mais cela n'a pas fonctionné », se souvient-elle. En quête d’un nouveau défi, Oumayma se tourne alors vers l'Université de Montréal et la Faculté de l’éducation permanente. C'est là qu’elle opte pour le domaine de l'intervention et de la petite enfance.
Son désir d’accéder aux études supérieures l'a poussée à viser un baccalauréat par cumul en fondements et pratiques en sciences sociales et santé. Elle a composé ce programme avec trois certificats distincts, chacun apportant une expertise différente. Le premier certificat en petite enfance et famille : éducation et intervention précoce, a été un moment clé dans son parcours, car elle a rapidement développé un amour pour le domaine de la petite enfance et a compris l'importance cruciale d'une éducation de qualité pour les jeunes enfants. « Chez mes parents, les études étaient valorisées, donc je n'avais pas l'intention de m'arrêter à un seul certificat. Mon objectif initial était de suivre un baccalauréat qui couvrirait des domaines complémentaires et toucherait différents groupes d'âge », explique la diplômée, qui a enchaîné avec un deuxième certificat d’intervention auprès des jeunes : fondements et pratiques, puis un troisième en intervention psychoéducative.
« Je suis toujours restée positive »
Son chemin vers le baccalauréat n’a pas été de tout repos. Alors qu’elle commence son parcours universitaire, une belle surprise pointe le bout de son petit nez : l’arrivée de son premier enfant en 2018. La jeune mère doit apprendre à jongler entre les responsabilités familiales et ses études. Cependant, sa détermination reste inébranlable. Ses soirées sont souvent dédiées aux cours et elle s’appuie sur le soutien précieux de son mari, qui comprend l'importance de ses ambitions. Le couple s'organise pour partager les tâches familiales au quotidien. Chacun contribue à la réussite de l'autre, créant ainsi un environnement de soutien et d'amour. « Oui, il y a eu des moments difficiles. Élever un enfant tout en poursuivant des études est un défi en soi. J'ai dû jongler entre les devoirs, les cours, les stages et ma famille. Il y avait des moments où je me sentais épuisée et dépassée. Parfois, je doutais de ma capacité à tout gérer, mais je suis toujours restée positive en me rappelant pourquoi je poursuivais mes études », se remémore Oumayma, fière.
Dans pareille situation, il est très important de communiquer ouvertement sur les besoins et les priorités, pour recevoir l’aide et le soutien de la meilleure manière possible. C’est ce que se sont efforcés de faire Oumayma et son époux. « Ma famille a été un soutien immense, et je n'aurais pas pu le faire sans eux. J’ai eu un deuxième enfant pendant mon troisième certificat. Mon emploi du temps était rempli à la fois de cours et de pratique sur le terrain, je travaillais à temps plein ce qui rendait la période particulièrement chargée. Cependant, nous l'avons fait ensemble, mon mari et moi. Il a joué un rôle essentiel dans ma réussite. On a eu des hauts et des bas comme tout le monde, on passait parfois des nuits blanches », explique Oumyama, qui a retrouvé un sommeil doux et paisible.
Persévérance, fierté et source d’inspiration
La persévérance de cette étudiante a porté ses fruits au fil des années. Elle a obtenu son baccalauréat avec appellation avec fierté en 2022. Mais son voyage ne s'est pas limité à l'acquisition de connaissances théoriques. Elle a également découvert et développé des compétences cachées, notamment sa capacité à gérer le stress, à prioriser et à résoudre des problèmes. Son expérience l'a également aidée à développer sa confiance en elle-même. Elle a appris qu'il faut croire en soi et en ses compétences pour réaliser ses rêves, même face aux défis à priori insurmontables. « Crois en toi, c'est très important, confie-t-elle sans hésiter. Il n’y a pas d'âge pour reprendre les études en tant que maman. Je vais avoir vingt-huit ans et je ne compte pas m’arrêter-là. Je n'ai jamais eu peur de mes rêves. J'espère que j'inspirerai les femmes ou les jeunes mamans à croire en elles. N'ayez pas peur de vos rêves, croyez en vous ! Il suffit parfois de stimuler ou provoquer certaines choses. Il n’y a pas de moment parfait pour ça. Il faut juste foncer ! Un jour ma petite fille m’a dit « maman, je vais finir mon primaire, ensuite mon secondaire et après je vais aller à l'université comme toi. » J’ai ressenti tellement de fierté en l’entendant ! », explique, émue, la diplômée qui travaille dans une école privée en tant que responsable de climat scolaire, et qui souhaite plus que jamais mener à terme son projet : devenir sa propre patronne.
Oumayma est une source d'inspiration pour les siens et pas seulement. Elle a prouvé que les études et la poursuite de ses rêves sont accessibles à tous, quelles que soient les responsabilités familiales. Cette histoire est une ode à la persévérance, à l'amour storgê et au potentiel humain. Dans un moment touchant de gratitude, Oumayma a dédié son succès à son défunt père, comme un rappel de l'importance de reconnaître et d'honorer nos sources de soutien et d'inspiration. Cette étudiante et mère exemplaire, qui incarne à merveille la devise de sa nouvelle terre d’accueil « Je me souviens », rappelle à tous que l'on peut surmonter n’importe quels obstacles lorsqu’on croit en ses rêves.
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